Hier soir, Diane Mazloum nous a emmené dans le lieu secret où enfant, elle a bu la beauté étourdissante et aveuglante de la lumière, où elle s’est réchauffée à la réconfortante présence de la chaleur humaine, où elle a été imprégnée, sans la comprendre encore, par l’angoisse déroutante de toutes ces contradictions aberrantes qui tissent ce pays cher à son coeur. Diane a réussi à nous livrer la nonchalance et l’insouciance baignées d’une prémonitoire inquiétude dans un roman où rien ne se passe en apparence mais où tout se passe. En ce petit village situé aux confins de trois pays, trois continents, avec ses frontières imprécises qui sont comme un appel permanent à la transgression, le commencement et la fin du monde se lisent. Une piscine dans le désert est pour moi un roman contemporain, il ne se dévore pas mais se réfléchit comme une méditation apaisante et tourmentée où le souffle circule entre Yin, Yang et vide médian.
Véronique Atger nous écrit :
Quelle belle expression et élocution intuitive chez cette jeune femme !
Le Liban est un pays unique qui nous donne à lire aujourd'hui tant d'auteurs remarquables, en dépit de son état d'explosion (ou d'implosion) permanente...
J'ai pensé bien sûr à Wajdi Mouawad pour le théâtre, à la grande Dominique Eddé, à Hyam Yared et aussi au plus onirique Chérif Majdalani, avec qui je me suis demandée si Diane Mazloum ne trouvait pas quelque parenté d'écriture ...
Merci pour ce moment qui m'a sorti de la lassitude montante de la réduction des espaces…
Claude Viard nous écrit :
Encore une fois, merci Roula pour cette rencontre, pour ce bel échange avec Diane Mazloum.
Avec elle, nous étions dans ce village du Liban au milieu d’un désert montagneux au pied du Mont Hermon, dans l’œil du cyclone.
Elle nous a évoqué ces atmosphères qu’elle a souhaité rendre, la magnificence de la terre où tout se joue, la rencontre de deux réalités.
Tout est contraste, un lieu tellement pluriel qu’il m’a reporté presque cinquante ans en arrière où rencontrer l’autre, si différent de soi, était une joie, animé chacun d’une curiosité bienveillante envers l’autre.
Et puis, au delà de l’humain, la beauté : l’immensité de la nature et du ciel.
Dès demain, je vais me précipiter « au click and collent » de ma librairie pour retrouver ce récit et sa poésie.
Le jeudi 19 novembre, nous allons ouvrir nos petits carrés Zoom pour écouter Gilbert Sinoué nous présenter Le Faucon. Je me souviens avec émotion de notre première rencontre autour Des silences de Dieu que j’avais organisée dans les locaux de la Maison des Associations Paris VIII, nous n’étions que dix et avec générosité et disponibilité, Gilbert, avait pris le temps d’interroger chacun des participants sur son désir d’écrire. D’autres rencontres dans le bel atelier de Géricault, autour de L’homme qui regardait la nuit, de La nuit de Maritzburg, d’Averroès ou le secretaire du diable.
Tout me paraît si loin… en attendant de nous retrouver en chair et en os, autour d’un bon buffet oriental, je vous propose de l’écouter/voir sur Zoom.
«Me voici au couchant de ma vie. Je suis né le 6 mai 1918. J’ai quatre-vingt-six ans.
Une certitude : j’ai mille ans de souvenirs.
En cette heure où le jour décline, assis en tailleur au sommet de cette dune de sable, comme du temps de ma jeunesse au milieu des Bédouins de ma tribu, ces souvenirs je les vois qui défilent en cortège sur la ligne d’horizon.
Je vois des villes qui s’enchevêtrent dans la chevelure du temps. Des villes aux vastes avenues se dressent désormais ici, sur ma propre terre où n’existaient alors que les routes du vent. Je vois des gratte-ciel et des jardins, là où ne poussait que la rocaille. Des palmiers, des nuées de palmiers. Des écoles, des universités, des hôpitaux, des musées, et tant d’autres rêves devenus vrais. Un mirage devenu pierre et acier.
Ce ne fut pas simple, mais ce fut exaltant.
J’ai tiré des entrailles du désert un pays dont les gens d’Occident savent le nom : le “père de la Gazelle”.
Mon nom, lui, vous est peu connu.
Je m’appelle Cheikh Zayed.»
Je vous espère nombreux(ses)
L’inscription est obligatoire, je vous demande une participation de 15 euros pour constituer un fonds qui me permettra de régler les prestations à de jeunes auteurs qui ont choisi de vivre de leur plume.
J’enverrai le jour même à 17h aux personnes inscrites un lien et le code d’accès.
Prenez soin de vous, achetez des livres par tous les moyens, et continuez à vous passionner pour la littérature .. n’hésitez pas à consulter vos outils de recherches pour plus d’informations.
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