“Toute relecture d’un classique est une découverte comme la première lecture”, écrit Italo Calvino.
Je viens de relire, trente ans après, L’Etranger de Camus. Emotion vive face à une telle actualité sous mon ciel natal et sur mon sol d'accueil.
Ma mémoire avait simplement gardé la trace de l’enthousiasme qui animait nos interminables discussions de lycéens sur l’éternel couple Vérité/ Mensonge.
De quel côté suis-je aujourd’hui? Moi qui ai appris l’art de colorer les réalités comme celui de voiler les traces du temps... Comment survivre sans..?
Qu’est-ce qui m’émeut le plus ? Moi, l’étrangère qui croyait habiter le pays de ses rêves.
Notes retrouvées en marge du manuscrit de Camus:
“ Etranger, qui peut savoir ce que ce mot veut dire. Etranger, avouer que tout m’est étranger”
“ Je ne suis pas d’ici- pas d’ailleurs non plus. Et le monde n’est plus qu’un paysage inconnu où le coeur ne trouve plus d’appuis.”
Je n'ai pas cessé d'aimer le soleil "qui ne laisse pas d'ombres" , mais la mer et la pénombre aussi.
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