Un roman bouleversant et universel sur le courage d’être soi. C'est l'histoire d'une femme en fuite. Née dans un pays qui, après l'effondrement du communisme, croque les fruits empoisonnés du capitalisme, l'héroïne de ce roman grandit parmi des humains au regard rivé sur leur écran de télévision. Elle fait partie de ce corps malade et court les fuseaux horaires. Pour échapper à soi-même, à la terre des origines, à l’histoire des parents, aux blessures passées, aux amours ratées. Et chercher à être enfin soi dans une géographie intime qui résiste au chaos. Cette femme est une fille de la mondialisation.
Entre Bucarest, Paris, Mexico, Tokyo et Kinshasa, la narratrice poursuit une quête de la sexualité, de la féminité, de la sororité et des territoires marqués au fer rouge de l'Histoire.
Ce Lost in Translation contemporain révèle une voix poétique et politique de romancière. Un roman au long cours qui nous emporte, nous rend plus forts, terriblement vivants.
En lisant ce roman, j’avais l’impression qu’Alexandra Badea s’adressait à moi. Elle a écrit les pages que j’aurais aimé écrire. Un voyage intérieur vers les confins du monde, emportant ce qui nous enchaîne, avant d’apprendre qu’il suffit de peu pour s'en libérer.
Alexandra Badea (née en ) est une écrivaine et metteuse en scène d'origine roumaine. Elle vit à Paris. Ses premières pièces ont paru ensemble en 2008 : Contrôle d'identité, Burnout et Mode d'emploi, primée aux journées de Lyon des auteurs de théâtre de Lyon en 2008. En parallèle, elle poursuit une carrière de metteur en scène, aussi bien en France qu'en Roumanie, montant par exemple en 2010 au théâtre Foarte Mic de Bucarest la pièce Google, țara mea [Google, mon pays]. Elle a obtenu en 2013 le Grand Prix de littérature dramatique du Centre national du théâtre pour Pulvérisés, pièce créée au Théâtre national de Strasbourg
En 2018, sa pièce À la trace est mise en scène par Anne Théron à Paris au théâtre national de la Colline, avec les comédiennes Liza Blanchard, Judith Henry, Maryvonne Schiltz et Nathalie Richard dans les rôles principaux. Le texte, publié la même année chez L'Arche Éditeur, explore les relations filiales entre mères et filles et la restauration de la mémoire d'une histoire féminine perdue.
En 2018, Alexandra Badea publie aux éditions de l'Arche le premier volet d'une trilogie, intitulé : Points de non-retour [Thiaroye]. Le texte, qui raconte le massacre de soldats originaires des colonies et d’Afrique du Nord par l’armée française le , fait l'objet d'une mise en scène, en septembre de la même année, au théâtre national de la Colline. L'auteure dit vouloir « se demander ensemble quelles sont les parties de notre histoire qu’on ne connaît pas, qu’on ne comprend pas, qu’on n’a pas le courage de nommer ». Dans sa note d’intention, citée par Pierre Monastier, elle explicite ces points de non-retour : « qui on était (pendant l’enfance, l’adolescence), qu’est-ce qu’on a fait de nous (par l’éducation, les traumatismes familiaux, de l’école, de la société, de l’Histoire) et qu’est-ce qu’on peut faire à partir de ce qu’on a fait de nous. Nous interroger sur la manière dont les blessures des autres peuvent apaiser nos blessures et inversement, trouver nos blessures communes, les endroits de trahison, de mensonge, de désillusion. [...] Y a-t-il des générations sacrifiées par l’Histoire ? Vient-on au monde avec les blessures de nos aïeux ? Comment les soigne-t-on, comment les transmet-on ? À quels endroits le politique détruit l’intime et comment peut-on reconstruire ce qui a été détruit ? »
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