C'est avec sa casquette et sa patience de journaliste que Pierre Assouline est parti sur les traces de Georges Pâques, espion français pour le compte du KGB pendant 20 ans.
Qu'est-ce qui pousse un haut fonctionnaire, anticommuniste, catholique pratiquant, partisan de l'Algérie française à espionner pour Moscou ?
« Je ne suis pas un agent soviétique. Je ne suis pas marxiste. J'ai été poussé par mon sentiment du devoir religieux et moral », répondra Georges Pâques lors de son procès.
« Aux bretelles près, on aurait dit mon grand-père s’attardant à la table dominicale après le dessert, quand le reste de la famille attendait déjà qu’on lui servît le café dans l’autre pièce. Je l’observais encore et je ne me faisais toujours pas à l’idée que cet homme ordinaire pût symboliser la trahison. »
Après Vies de Job roman biographique de ce juste souffrant qui osa défier Dieu, l'orgueil est une fois encore au coeur du nouveau livre de Pierre Assouline.
Contrairement à la vanité si visible, l'orgueil, cette haute estime de soi, est un sentiment intériorisé.
Jusqu'où peut aller un homme convaincu de sa supériorité pour exister ?
Loin du théâtre d'Eschyle et de la tragédie des Atrides, loin du panache des Philby, père et fils, Pâques est un homme rond, sans grande prestance, sans aspérité aucune, si ordinaire que son narrateur trouve difficile de le décrire. Et pourtant l'empathie est là.
C'est le mardi 20 novembre que Pierre Assouline, de l’Académie Goncourt, journaliste, critique littéraire, chroniqueur, biographe et blogger est venu rue des Martyrs pour partager avec nous ses histoires d’écriture, les longues gestations de ses sujets, les itinéraires non balisés de ses recherches et la merveilleuse position de romancier, libre d’user et d’abuser de tous ses pouvoirs.
Les questions furent nombreuses, auxquelles Pierre Assouline a répondu longuement et patiemment. Une question n'a pas été posée, pourquoi l'orgueil ?
Tout sur Pierre Assouline (biographie, bibliographie, interviews...) sur le site de son éditeur.
http://www.gallimard.fr/Contributeurs/Pierre-Assouline
Superbe soirée, avec un Pierre Assouline toujours aussi modeste, accessible etpassionnant. On peut être un grand écrivain sans se prendre pour un grand écrivain ! Le cadre intime et familial des soirées de Si j'écrivais y est sans doute aussi pour quelque chose...
Rédigé par : Pierre Bayle | 03 mars 2013 à 07:13