Eté indien et toute la chaleur du regard de Julien Gracq dans cette pièce lumineuse de l'abbaye de Saint- Florent-le-Vieil offrant une vue magnifique sur la Loire.
De belles affiches avec des extraits de textes, quelques photos de lui et puis surtout un brouillon qui raconte le cheminement de l'écriture et son labeur aussi.
J'ai eu beaucoup de plaisir à conduire cet atelier autour du motif de l'espace clos, surprise comme à chaque fois, par les textes nés de ce dialogue entre l'oeuvre et les écrivants l'espace d'un court moment.
Mais bien avant ma présentation et les lectures d'extraits de son oeuvre, les écrivants étaient déjà installés dans l'intimité de Julien Gracq, celle de son oeuvre bien sûr, mais aussi celle de l'écrivain, de l'ami.
A commencer par la conférence de Marie-Odile Germain, conservatrice à la BNF, qui nous a présenté ses manuscrits sortis pour la première fois pour ces rencontres, suivie d'une causerie à deux tons entre Erick Orsenna et Régis Debray, tous deux longtemps habitués des déjeuners " de bord de Loire" en compagnie de celui que l'on a trop souvent nommé, à tord, l'ermite de Saint-Florent.
Pour ma part, j'ai été particulièrement touchée par le film de Michel Mitrani " Julien Gracq, la chanson du Guetteur" film où l'on entend Gracq sans le voir pendant que défilent des paysages aimés et décrits par cet écrivain paysagiste, avec quelques arrêts sur des extraits de films tirés de son oeuvre. Grâce à ce montage admirablement fait, l'absent était encore plus présent, porté par une voix tranquille et un langage clair. C'est dans l'oralité que se révèle la véritable attention à l'autre que j'ai toujours sentie chez Julien Gracq.
Un autre moment d'intense émotion fut le concert donné par la pianiste Anne Queffélec qui a choisi pour ce " voyage sans escale" un ensemble d'extraits de Debussy, Chopin, Ravel et Liszt, tous choisis dans le registre de l'eau, la fluidité, la musicalité, comme pour mieux illustrer et accompagner le fil de l'amitié qui reliait l'auteur à son père, amitié qu'elle a retissé devant nous avant le concert, redevenant l'espace de cet échange la petite fille pleine d'admiration. C'était beau et vrai.
Merci Monsieur le Maire pour ces deux journées poétiquement intenses.
Et une petite "image" de l'Eternel Arpenteur, pour illustrer le propos.
http://www.gerard-bertrand.net/rencontres_gracq_arpenteur.html
Rédigé par : GBertrand | 23 octobre 2010 à 18:29