Lire Andrée Chedid, c’est retrouver l’enthousiasme des lectures de jeunesse, c’est pleurer, rire de soi et dépasser le quotidien, c’est être tout simplement dans l’universel des questions humaines communes à toutes les épopées orales ou écrites.
Lire Andrée Chedid, c’est aussi être surpris et déstabilisé, perdre les repères habituels qui structurent les romans et les récits pour se retrouver face à des textes qui osent le mélange des genres et des formes littéraires. Elle écrit le tragique sans tomber dans le pathos, elle chante la vie et l’amour sans tomber dans un optimisme illusoire.
« Chaque poème n’est qu’une tentative, une ébauche, un tâtonnement. Andrée Chedid
Chaque texte avance sans protection, sans certitude, nous regardant assoiffé du texte à venir.
Aventure sans épilogue. C’est là notre chance !
Le creuset initial ne désemplit pas. Le monde est sans cesse jeune et les sèves renaissantes. »
L’espace d’un week-end, je vous propose d’entrer à votre tour dans l’univers chedidien, ce sera l’occasion de s’exercer à cette écriture à la fois classique dans sa langue et dans ses sujets et si moderne dans sa structure et ses mélanges de genres, l’occasion aussi de découvrir où elle peut nous mener. Et oui pour écrire :
« Éprouver ne suffit pas. Pour traduire l’élan, pour faire germer le grain, il faut développer, modeler, architecturer ce tohu-bohu – ou ce plain-chant – du dedans."
BIBLIOGRAPHIE http://www.karthala.com
SES ECRITS :
Premier écrit en Anglais : un Recueil de poèmes. Ensuite elle adopte la langue française. Sa poésie échappe au temps et à l’espace. Son théâtre : franc succès à la Comédie Française. Presse écrite : collabore « Les Cahiers de l’Est » à Beyrouth, « La Bourse Egyptienne » au Caire, « Mercure de France » à Paris, « Journal des poètes » en Belgique. Nombreux Prix littéraires et plusieurs films tirés de ses romans.
ROMANS
- PETITE TERRE VASTE RÊVE ( 2002 )
- LUCY la femme verticale – Récit - 1998 ( Que cherche-t-elle à nous transmettre, notre ancêtre Lucy, à travers l’énigme et les brumes de ces trois millions d’années qui nous séparent? Saurons-nous l’entendre? En se mettant debout à la verticale, cette petite créature simiesque annonce, pas à pas, une aventure prodigieuse, inattendue, qui ouvrira la voie à toute l’humanité. L’enjeu de ce livre est un face à face avec l’Autre .
- La femme de Job , Récit - Calmann- Lévy – 1993 ( AC a voulu éclairer le personnage de la femme, donner voix et visage à cette épouse , à la fois tendre et violente, accordée ou révoltée ? "entre archaïsme et modernité je tente, à travers ce vieux couple, de faire entendre le persistant langage du cœur et de la chair, l’interrogation sans fin de l’esprit."
- A la mort, à la vie – nouvelles – 1992
- Géricault – récit – 1992
- L’Enfant multiple – 1989
- Mondes Miroirs Magies – nouvelles – 1988
- La maison sans racines - 1985
- Les marches de sable - 1981
- Les corps et le temps – nouvelles – 1978 suivi de L’étroite peau
- Néfertiti et le rêve d’Akhenaton – 1974
- La cité fertile - 1972
- L’autre – 1969
- Le survivant - 1963
- Le sixième jour - 1960
- JONATHAN , roman - 1955
- Le sommeil délivré – 1952
- Les saisons de passage
- Grammaire en fête
- L’artiste et autres nouvelles
POESIE
RYTHMES – 2004
RENCONTRER L’INESPÉRÉ ( 1993 )
FRATERNITE DE LA PAROLE
CEREMONIAL DE LA VIOLENCE – 1976 ( pour le Liban )
FETES ET LUBIES – petits poèmes pour les sans- âge
Textes pour une figure - 1949
Par-delà les mots ( 1991- 1995 )
Poèmes pour un texte ( 1970- 1991 ) 1991
Textes pour un poème – 1ÈRE 1950 ( 1949-1970) 1987
Textes pour le vivant - 1953
Textes pour la Terre Aimée 1955
Terre et Poésie - 1956
Terre regardée – 1957
Seul , le visage - 1960
Lubies - 1962
Double- Pays - 1965
Contre-chant - 1968
Visage premier - 1972
Prendre corps
Le cœur et le temps
Cavernes et soleil
On the trails of my fancy
7 PLANTES POUR UN HERBIER , dessins de Tanguy Dohollau ( LE TOURNESOL , LA COURGE, L’ORCHIDEE, LE CHRYSANTHÈME, LE COTON, LA FOUGÈRE, LA ROSE, LE GINGEMBRE, LE BRIN D’HERBE )
THEATRE
Théâtre I – 1981 ( BÉRÉNICE D’EGYPTE - LES NOMBRES - LE MONTREUR )
Théâtre II – 1993 ( ECHEC A LA REINE – LE PERSONNAGE )
ESSAI : LIBAN
CHOIX DE PHRASES DE ANDREE CHEDID
"Grains de poussière qui rêvons de durée, bâtis pour l’horizon et la demeure, pour les racines et le souffle, nous nous déplaçons sans cesse d’un verre à l’autre de l’immuable sablier…
Ces mêmes marches de sable qui entraînent nos pas vers leur fin nous hissent hors de notre peau et nous confrontent à la vie insondable…" in Les marches de sable
"Le Je de la poésie est à tous
Le Moi de la poésie est plusieurs
Le Tu de la poésie est au pluriel"
in Contre - Chant
« Devant la faillite des croyances, la pénurie de l’espoir, il est urgent que soit la poésie.
Elle ne console de rien, elle ne possède rien, sa loi n’est pas de marbre.
Mais prenant et délivrant la parole, elle multiplie nos vies. »
in Territoires du souffle
"Chargé de vie
Lesté de mort
Ce chant
De cendres et de liesse
élançant les mots
Vers l’autre sens"
in Poèmes pour un texte
"Enfant de nos guerres
Enfant multiple
Enfant à l’œil lucide
Qui porte le fardeau
D’un corps toujours trop neuf
Ainsi tourne le monde : Manège, que domine le temps et que module l’histoire. Pourtant, des rênes fragiles- celles de la liberté – demeurent entre nos mains ; guidant hors des pistes nos provisoires montures vers notre propre destin."
in L’enfant multiple
« L’étroite peau c’est l’autobiographie, et nous sommes plus que ça »
"J'écris pour dire les choses vivantes qui bouillonnent au fond de chacun (...)
Je veux garder les yeux ouverts sur les souffrances, le malheur, la cruauté du monde, mais aussi sur la lumière, sur la beauté, sur tout ce qui nous aide à nous dépasser, à mieux vivre, à parier sur l'avenir."
« Nue, et parfois hostile, cette page, dont l’appel cependant, demeure incessant. »
« Devant cette surface mate, sans reliefs, souvent rebelle, comment croire, espérer, qu’à force de mots, de ratures, d’élans, de retombées, transparaîtra, peut-être, un sens qui réduit on ne sait quelle obscurité, qui dévide on ne sait quel écheveau ? »
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