Le mardi 15 décembre, nous allons ouvrir nos petits carrés Zoom pour écouter Adrien Borne nous présenter
Mémoire de soie
Ce 9 juin 1936, Émile a vingt ans et il part pour son service militaire. Pourtant, rien ne vient bousculer les habitudes de ses parents à La Cordot. Peu importe qu’il les quitte pour deux ans, pas de fierté ni d’inquiétude. Il faut dire qu’il n’y a pas de héros en uniforme chez eux, la Grande Guerre a épargné les siens, même si c’est un temps dont on ne parle jamais, pas plus qu’on n’évoque l’ancienne magnanerie, ultime fierté familiale où, jusqu’en 1918, on a élevé les vers à soie.
Ce matin, sa mère n’a témoigné d’aucune tendresse particulière. Il y a juste ce livret, fourré au fond du sac de son fils, avant qu’il ne monte dans le bus pour Montélimar. Un livret de famille. À l’intérieur, deux prénoms. Celui de sa mère, Suzanne, et un autre. Baptistin. Ce n’est pas son père, alors qui est-ce ?
Pour comprendre, il faut dévider le cocon et tirer le fil, jusqu’à remonter au premier acte de cette malédiction familiale.
Ce premier roman virtuose, à l’écriture envoûtante et aux personnages âpres, nous plonge au cœur d’un monde où le silence est règle et la douceur un luxe. Il explore les tragédies intimes et la guerre, celle qui tord le cou au merveilleux, qui dessine des géographies familiales à angle droit. Il raconte la mécanique de l’oubli, mais aussi l’amour, malgré tout, et la vie qui s’accommode et s’obstine.
L’inscription est obligatoire, je vous demande une participation de 15 euros pour constituer un fonds qui me permettra de régler les prestations à de jeunes auteurs qui ont choisi de vivre de leur plume.
J’enverrai aux personnes inscrites un lien et le code d’accès.
Les séances d’ateliers d’écriture animées par Agnès Waltz les lundis et mercredis à 16h30, sont maintenues, vous pouvez nous rejoindre.
Prenez soin de vous. Noël arrive, soutenez vos libraires et continuez à vous passionner pour la littérature ..
N’hésitez pas à consulter vos outils de recherches pour plus d’informations.
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Christiane Teulé, ma Libraire de la Librairie du Dauphin avait promis de recommander le livre à tous ses lecteurs. Quel plus beau témoignage !
Olivia Chadenet nous écrit :
Comme les précédentes la dernière soirée de l'année a tenu ses promesses. Avec ton art de la présentation, Chère Roula, par petites touches, approchant l'intrigue sans nous dilvul-gâcher la fin, je brûle d'impatience de percer le mystère de la magnanerie et de ses métamorphoses. Adrien Borne m'a convaincue de son histoire de soie avec ce mélange d'authenticité et de fiction pure, il nous a offert entre autres sa fraicheur d'auteur de premier roman, et son conseil d'écrire à voix haute.
Merci pour l'ensemble de cette session et vite à l'année prochaine.
Adrien Borne nous avait lu avec sa voix d’auteur des passages de son livre et nous avons longuement parlé de l’écriture du silence lourd des secrets de famille qui se transmettent de génération en génération.
Natacha Clouzet a relevé pour nous quelques uns de ses conseils d’écriture :
• Plutôt que de partir d'une idée, pour écrire une histoire, il se laisse inspirer par ses sensations, une odeur, un bruit, une atmosphère.
• Le travail d'écriture en lui-même n'est pas ce qui lui demande le plus d'effort. C'est le travail préalable qui est le plus dur, le moment où il construit les scènes dans sa tête. L'écriture vient facilement ensuite.
• Dans la même veine, selon lui, il faut se fier à son intuition. Les passages qu'il a écrits avec le plus de plaisir et de facilité sont ceux qui sont nés de son intuition.
• On écrit pour comprendre le silence, on écrit le silence. Il a essayé de jouer la partition du silence. La première version de son livre n'avait pas un seul dialogue.
• Le dialogue que l'on entreprend avec son personnage doit être authentique, sincère, il ne doit pas sonner faux
• Le maitre mot de ce roman est « malédiction », notamment celle qui s'abat sur ceux qui meurent de la grippe espagnole après la fin de la guerre
• Il se retrouve un peu dans tous les personnages, mais Suzanne est la plus proche de lui. Elle n'est pas épargnée mais elle n'accepte jamais l'idée d'être une victime. C'est le personnage qui l'inspire le plus
• Il compare l'écriture d'un roman à l'écriture radiophonique. C'est une musique, une forme de partition, elle suit un tempo et il écrit à voix haute pour entendre ce tempo.
• On a tous une pièce sombre en nous. Elle est plus ou moins encombrée, c'est notre part de mystère